Joie, tristesse, puissance et impuissance chez Spinoza

Ce que nous expérimentons comme joie et tristesse n’est rien d’autre pour Spinoza que la manifestation de notre puissance ou de notre impuissance d’agir. Ce ressenti, c’est le principe qui préside à l’ensemble de notre vie affective. Dans un premier temps passifs à l’égard de cet état de fait, il s’agira pour nous d’évoluer vers un état d’activité, synonyme de libération de la tyrannie qu’exercent sur nous les passions, a fortiori les passions tristes.

Volonté chez Spinoza – conclusion du livre II

A la fin du second livre de l’Ethique, Spinoza propose quelques considérations, comme souvent radicales et contre-intuitives, sur la volonté. S’il semble à première vue indubitable que nous voulons, la volonté en tant que faculté propre n’existe pas. Ce qui se produit, ce sont des volitions singulières et déterminées, qui ne sont rien d’autre que des affirmations ou des négations d’idées que nous formons. Ces affirmations ou négations agissent sur nous à la manière de forces, et à ce titre déterminent notre mouvement. Dès lors, lorsque nous voulons, c’est toujours de façon entièrement déterminée par des rapports de force entre différentes idées. Le livre 2 s’achève sur quelques enjeux pratiques de la philosophie de Spinoza.

Genres de connaissance et notions communes chez Spinoza

Nous cherchons avec Spinoza à comprendre le monde et la façon dont notre propre esprit s’y intègre. Or si nous cherchons à comprendre le monde, nous devons avant tout prendre conscience des diverses façons dont notre esprit l’appréhende. Spinoza propose dès lors dans le livre deux de l’Ethique une classification ternaire de nos genres de connaissance. Imagination, Raison et Intuition sont à l’origine d’idées possédant différents degrés d’adéquation avec le réel. Pour progresser vers une connaissance adéquate du monde, il nous faudra avoir recours aux notions communes.

Corps et esprit chez Spinoza

Nous avons débuté avec cet article notre exploration du second livre de l’Ethique, De Mente. De Dieu, objet central du premier livre, Spinoza enchaîne sans transition vers la pensée et l’esprit humain. Si je dis sans transition, c’est qu’il n’en existe pas véritablement dans la philosophie panthéiste de Spinoza. Nous sommes en effet une partie de Dieu, et, à ce titre, c’est Dieu qui pense directement à travers nous. Quant à nous, nous pensons initialement le monde à travers notre corps.

Frege, Spinoza et la pensée

Spinoza et Gottlob Frege se sont tous deux penchés sur la question de la vérité, ainsi que sur celle du statut de la pensée en général, et de nos pensées individuelles en particulier. Il existe incontestablement pour les deux philosophes des idées qui existeraient indépendamment du fait que des êtres humains soient en mesure de les saisir. Je voudrais dans cet article exposer ce qui constitue à mon sens une certaine similitude entre leurs points de vue eu égard à ces deux problèmes. 

Âme (ou esprit) chez Spinoza

Le livre 2 de l’Ethique aborde un mode bien précis de la nature naturée: celui que le texte latin original nomme de mente. Ce mot omniprésent tout au long du texte (il y apparaît près de 600 fois) est souvent traduit en français par le terme aussi désuet qu’ambivalent d’âme, parfois par celui d’esprit. Le livre 2 a pour objet de nous faire connaître d’une part l’origine, et d’autre part la nature de l’âme. Pourquoi Spinoza s’intéresse-t-il particulièrement à notre âme? Car elle est pour lui le vecteur ultime vers la suprême béatitude qu’il s’est donné pour but d’atteindre.

Essence ou nature d’une chose chez Spinoza

Spinoza fait régulièrement référence dans l’Éthique à la notion d’essence ou de nature d’une chose (il semble utiliser indifféremment les deux termes). C’est notamment le cas dans le cadre de la question de la liberté, abordée dans l’article précédent. Être libre pour Spinoza, c’est être déterminé à vivre et agir par sa propre nature, et non par un ou des facteur(s) extérieur(s). Mais qu’implique exactement la notion d’essence d’une chose?

Liberté, nécessité et déterminisme chez Spinoza

Dans quelle mesure serions-nous des agents, c’est-à-dire des individus capables d’agir sur base de choix librement consentis ? Autant le dire tout de suite, pour Spinoza, notre condition initiale est exempte de liberté. Nous sommes plus proche de la complète servitude. Le déterminisme étant partout à l’oeuvre, nous subissons (nous pâtissons) spontanément bien davantage que nous agissons. Le programme de l’Ethique est pourtant celui d’une forme de libération. Mais libération de quoi ? Et comment y parvenir ?

Entendement, imagination et préjugés dans l’Ethique de Spinoza

Spinoza se montre volontiers offensif (et même offensant pour certains, si l’on en juge par l’exclusion définitive de la communauté séfarade qu’il subit en 1656) à l’égard de ceux dont il dénonce l’ignorance. Il vise en réalité la majorité des êtres humains, dont la vie se déroule selon lui sous le régime de l’imagination plutôt que celui de l’entendement. Spinoza nous engage résolument à développer notre intelligence – c’est un conseil plus que jamais d’actualité, à une époque où nous tendons à la déléguer à des processeurs informatiques.

Le Dieu de Spinoza

Nous continuons notre exploration de l’Éthique de Spinoza. Après avoir abordé le rôle des définitions et présenté la méthode géométrique sur laquelle se fonde le texte, nous avons découvert au chapitre précédent ce que le Dieu de Spinoza n’est pas : une entité anthropomorphique qui décide, juge et condamne. Il n’est pas celui qui créa le monde par le pouvoir de sa volonté souveraine, et encore moins celui qui créa l’homme à son image. Voyons maintenant ce que le Dieu de Spinoza est.