Entendement, imagination et préjugés dans l’Ethique de Spinoza

Spinoza se montre volontiers offensif (et même offensant pour certains, si l’on en juge par l’exclusion définitive de la communauté séfarade qu’il subit en 1656) à l’égard de ceux dont il dénonce l’ignorance. Il vise en réalité la majorité des êtres humains, dont la vie se déroule selon lui sous le régime de l’imagination plutôt que celui de l’entendement. Spinoza nous engage résolument à développer notre intelligence – c’est un conseil plus que jamais d’actualité, à une époque où nous tendons à la déléguer à des processeurs informatiques.

Le Dieu de Spinoza

Nous continuons notre exploration de l’Éthique de Spinoza. Après avoir abordé le rôle des définitions et présenté la méthode géométrique sur laquelle se fonde le texte, nous avons découvert au chapitre précédent ce que le Dieu de Spinoza n’est pas : une entité anthropomorphique qui décide, juge et condamne. Il n’est pas celui qui créa le monde par le pouvoir de sa volonté souveraine, et encore moins celui qui créa l’homme à son image. Voyons maintenant ce que le Dieu de Spinoza est.