Essence ou nature d’une chose chez Spinoza

Spinoza fait régulièrement référence dans l’Éthique à la notion d’essence ou de nature d’une chose (il semble utiliser indifféremment les deux termes). C’est notamment le cas dans le cadre de la question de la liberté, abordée dans l’article précédent. Être libre pour Spinoza, c’est être déterminé à vivre et agir par sa propre nature, et non par un ou des facteur(s) extérieur(s). Mais qu’implique exactement la notion d’essence d’une chose?

Liberté, nécessité et déterminisme chez Spinoza

Dans quelle mesure serions-nous des agents, c’est-à-dire des individus capables d’agir sur base de choix librement consentis ? Autant le dire tout de suite, pour Spinoza, notre condition initiale est exempte de liberté. Nous sommes plus proche de la complète servitude. Le déterminisme étant partout à l’oeuvre, nous subissons (nous pâtissons) spontanément bien davantage que nous agissons. Le programme de l’Ethique est pourtant celui d’une forme de libération. Mais libération de quoi ? Et comment y parvenir ?

Entendement, imagination et préjugés dans l’Ethique de Spinoza

Spinoza se montre volontiers offensif (et même offensant pour certains, si l’on en juge par l’exclusion définitive de la communauté séfarade qu’il subit en 1656) à l’égard de ceux dont il dénonce l’ignorance. Il vise en réalité la majorité des êtres humains, dont la vie se déroule selon lui sous le régime de l’imagination plutôt que celui de l’entendement. Spinoza nous engage résolument à développer notre intelligence – c’est un conseil plus que jamais d’actualité, à une époque où nous tendons à la déléguer à des processeurs informatiques.

Le Dieu de Spinoza

Nous continuons notre exploration de l’Éthique de Spinoza. Après avoir abordé le rôle des définitions et présenté la méthode géométrique sur laquelle se fonde le texte, nous avons découvert au chapitre précédent ce que le Dieu de Spinoza n’est pas : une entité anthropomorphique qui décide, juge et condamne. Il n’est pas celui qui créa le monde par le pouvoir de sa volonté souveraine, et encore moins celui qui créa l’homme à son image. Voyons maintenant ce que le Dieu de Spinoza est.

Foi et raison chez Spinoza

La question centrale posée dans ce chapitre est celle-ci : foi et raison font-elles bon ménage ? Spinoza pense manifestement que non. Cette question en entraîne une autre: si l’on émettait quelque réserve à l’égard des religions de la parole révélée, aurait-on néanmoins le droit de s’interroger sur ce quelque chose qui semble excéder le cadre somme toute étroit de nos existences d’êtres humains? On s’apercevra que Spinoza semble cette fois répondre à cette question par l’affirmative. Pour introduire la conception de Dieu que propose Spinoza, je commencerai par évoquer mon expérience personnelle d’apprenti chrétien en culotte courte.

Définitions et méthode géométrique dans l’Ethique de Spinoza

Les quatre premiers livres de l’Ethique débutent par des définitions. Sur celles-ci, Spinoza fonde son système philosophique en suivant une méthode dite géométrique. Mais que désignent les définitions? Fait étonnant : nous utilisons sans cesse des mots qui désignent des choses qui n’existent pas vraiment. Les mots ne veulent rien dire, mais rassurons-nous: ce n’est finalement pas très grave. Car ils sont tout de même d’une utilité indéniable de par leur impact sur le monde réel. Nous reprendrons dans cet article les bases de la géométrie, niveau débutant. Cela nous amènera à comprendre que le texte de l’Éthique de Spinoza est construit dans un style que l’on pourrait qualifier de carré.

Introduction à l’Éthique de Spinoza

L’Ethique de Spinoza est un texte âpre, difficile. Quiconque s’y aventure sans boussole aura bien du mérite à trouver son chemin. Dans cet article, nous présenterons ce qui constitue le projet de l’Ethique. Ce projet est aussi lumineux que le texte est à bien des égards obscur. Il consiste à identifier un chemin possible vers le bonheur. Voilà donc la boussole qui doit guider le lecteur à travers les méandres du système philosophique de Spinoza. Au terme du voyage, il est possible qu’il en sorte changé, pour un mieux.

Déclaration d’intention

Où l’auteur évoquera d’emblée son expérience personnelle avec une grande franchise. Où ce même auteur posera les jalons de la téméraire entreprise que constitue ce blog. Où le lecteur apprendra la signification que revêt le curieux mot « nomoscopie ». Où l’on abordera, pêle-mêle et quelque peu superficiellement, des sujets tels que les croyances, l’insatisfaction et les lois de la nature. Où l’on mentionnera Spinoza, avec prudence. Où l’on posera la question qui servira de fil conducteur aux innombrables chapitres qui suivront : pourquoi se lève-t-on tous les jours ?